Guidons-nous ensemble sur le chemin de la transition !

Portrait d’un méditant très militant, Nicolas Van Nuffel, président de la Coalition climat et responsable du département Plaidoyer au CNCD-11.11.11.

« Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ? » nous dit l’encyclique Laudato si’ (§160) ? Cette question n’est pas rhétorique, elle s’adresse à nous tous. Pour Nicolas Van Nuffel, notre 3ème intervenant de la soirée RivEspérance « La transition, un chemin intime », il nous faut partager un optimisme indécrottable de la résolution : les choses n’adviendront pas d’elles-mêmes, mais parce que nous allons tout faire pour.

Peut-être l’avez-vous déjà lu, entendu ou vu dans les médias. Cet ingénieur de gestion et diplômé en relations internationales intervient en effet dans le débat public avec deux casquettes. Il est responsable plaidoyer au CNCD-11.11.11 et président de la Coalition Climat belge, deux coupoles d’associations et de mouvements.

Il y a plus de 15 ans, Nicolas Van Nuffel vit une expérience forte dans les favelas de Rio de Janeiro, où il défend les intérêts des petits producteurs de l’économie sociale et solidaire. Lorsqu’il rentre au pays, c’est avec l’envie de changer les mentalités et le système dans notre société, pour plus de justice sociale.

Construire le changement avec d’autres

Pour Nicolas Van Nuffel, la transition est un cap et un chemin. Elle peut advenir lorsque des femmes et des hommes se mettent ensemble pour faire bouger les lignes. Le travail de plaidoyer est un effort de longue haleine, qui demande d’investir beaucoup d’énergie, tant dans le renforcement de l’expertise de la société civile, que dans cette capacité à rassembler largement. Il faudra convaincre non pas celles et ceux qui sont déjà convaincus, ni celles et ceux qui sont réfractaires, mais les larges courants de la société qui sont plus ou moins sensibles aux enjeux écologiques et de justice sociale. Si eux sont prêts à exercer ensemble une pression sur les décideurs, le changement arrivera.

Et c’est ainsi que fut annoncé en décembre 2019 le green deal européen, cet ensemble d’initiatives politiques proposées par la Commission européenne en vue de rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050. Pour Nicolas comme pour tant d’autres, c’est une victoire après des dizaines d’années de sensibilisation par les scientifiques et la société civile, et après un mouvement de manifestations particulièrement visible en 2018 et 2019. D’autant plus que le green deal semble se confirmer par-delà la pandémie… Mais la transition juste et solidaire nous demandera beaucoup d’autres changements, dans nos sociétés comme dans nos vies.

Vivre le changement intérieurement

En pleine vague du 1er confinement, il confie, lors d’un dialogue avec Ilios Kotsou, co-fondateur de l’asbl Émergences, qu’il ne pourrait être militant dans la durée sans être méditant. « Les deux vont ensemble, même si on peut être plus investi d’un des deux côtés. » Mais le militant, s’il peut faire la jonction avec son jumeau méditant, peut nourrir une dialectique intérieure stimulante : « C’est en agissant pour le monde qui m’entoure, que j’apprends à mieux me connaitre » ou encore : « Je n’aurais jamais l’énergie suffisante pour changer le monde, et d’un autre côté, à quoi bon le changer, si je ne change pas moi-même et si je ne cherche pas moi-même à me mettre en syntonie avec le monde que je cherche à créer. » Les grandes figures historiques du militantisme n’ont-elles pas également une dimension spirituelle très forte ?

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